Comment embarquer les métiers dans la transformation digitale en 2024 ?
60% des ETI reconnaissent que le digital contribue à leur chiffre d’affaires, et est aussi un moyen de maintenir, voire de sauvegarder l’activité, notamment en temps de crise. Pour y parvenir, les ETI sont toutefois demandeuses d’une montée en compétences globale sur les questions de stratégie, de perspectives ou de retour sur investissement.
Alors que pour 61% des ETI ayant un point de vente, le développement d’une stratégie omnicanale est en soi un objectif, embrasser pleinement la transformation digitale devient une nécessité stratégique. Au cœur de celle-ci, le DSI joue un rôle clé afin de développer une vision, d'avoir un rôle de conseil vis-à-vis de la direction générale, et de collaborer avec des experts métier en interne et à l'externe. Explications.
Sur quelles technologies faire reposer l’innovation de votre entreprise en 2024 ?
Intelligence artificielle, réalités virtuelle et augmentée, internet des objets, robotisation, automatisation… à l’instar de sa prédécesseure industrielle, la révolution numérique en cours bouscule les codes et les habitudes de travail. Tout va vite. À tel point qu’il faut s’adapter en conséquence. Ne pas suivre le cours du temps est prendre le risque de s’en écarter. Or, il est impossible d’être partout, tout le temps.
Conséquence de ces cycles rapides, la réactivité et l’agilité des organisations sont un facteur différenciant. Construire une stratégie d’innovation requiert une vision claire, car si l'innovation est plurielle, elle repose presque toujours sur une rupture technologique. Exemples :
- L’innovation produit : c'est la création ou l’amélioration d’un produit en vue de développer ses affaires, gagner des parts de marché, imposer ou suivre une nouvelle tendance.
- L’innovation service : c'est la création ou l’amélioration d’un service impactant directement le client, en lien ou non avec un produit physique.
- L’innovation d’expérience : c'est la création de pratiques destinées à enrichir les émotions et les ressentis des clients et des visiteurs pour créer de la valeur.
- L’innovation de processus : c'est la création ou l’amélioration d’un processus interne afin de gagner en productivité, en rentabilité, permettant de travailler mieux ou plus efficacement.
- L’innovation de modèle d’affaires : c'est la création d’un nouveau modèle économique permettant de générer des revenus de manière différente pour sécuriser ses investissements et créer une nouvelle dynamique.
- L’innovation structurelle : c'est une manière d’aligner et de structurer ses actifs et ses ressources (humains, matériels, idées et culture) afin d’être plus efficace, plus agile pour créer de la valeur.
Quels que soient le modèle et le degré d'innovation inscrits dans leur plan stratégique, les ETI doivent connaître, explorer et expérimenter les technologies du moment pour accélérer leur transformation digitale.
Collaborer avec les bons fournisseurs de solution télécom : une nécessité pour la DSI
Dans le contexte actuel de transformation numérique rapide, les DSI jouent un rôle crucial dans l'innovation au sein des entreprises. Toutefois, face à la complexité et à la diversité des technologies émergentes, il est essentiel que les DSI ne travaillent pas en isolement. Collaborer avec les bons partenaires peut décupler les capacités d'innovation d'une entreprise et permettre de surmonter des défis qui seraient autrement insurmontables.
- Les laboratoires de recherche : ces partenariats peuvent ouvrir l'accès à des avancées de pointe avant qu'elles n'atteignent le marché grand public. Ces collaborations permettent souvent d'explorer de nouvelles idées dans un cadre expérimental, avec l'accès à des ressources et des compétences qui ne sont pas disponibles en interne.
- Les organismes d'accompagnement à l'innovation : ils jouent un rôle de catalyseur, aidant les entreprises à naviguer dans l'écosystème de l'innovation, à trouver des financements et à mettre en place des stratégies d'innovation efficaces. Ils offrent souvent des programmes de mentorat, des ateliers et des réseaux de contacts qui peuvent être cruciaux pour le succès des projets innovants.
- Les grandes écoles de management ou d'ingénieurs : pour bénéficier de l'expertise académique et de la recherche de pointe, tout en ayant accès à un vivier de jeunes talents formés aux dernières technologies et méthodologies. Ces institutions peuvent également être un partenaire dans la réalisation de projets de recherche appliquée ou dans le développement de programmes de formation continue pour les équipes.
- Les experts de la 5G ou de solutions de cybersécurité avancées : ces partenaires 5G ou cyber apportent non seulement leur expertise technique, mais aussi leur expérience de déploiement dans divers contextes professionnels.
DSI : comment vous positionner dans ce contexte ?
Historiquement, le DSI gère le SI, la sécurité et s’occupe de la bonne marche technique de l’entreprise. Son rôle majeur de touche-à-tout dans des domaines aussi divers que les composants matériels et logiciels, les services de télécommunications, etc., font de lui l’entité incontournable pour prendre en charge l’innovation numérique et gérer l’accompagnement de la stratégie digitale. Il reste néanmoins un long travail, car moins de 10% des dirigeants IT voient le DSI comme le stimulateur de l’innovation métier.
Identifiez les obstacles à la transformation
La transformation et l'innovation dérangent, car elles ne rentrent pas dans un moule. Dans le milieu naturel de l'entreprise, à moins d'avoir un vrai ADN porté sur la disruption constante et la remise en question continue - ce qui reste rare - il existe des forces internes qui visent à créer des murs, là où il faudrait des ponts :
- La politique, les guerres de territoire et le manque d'alignement : il existe parfois des services, des filiales ou des business units pour qui toute nouvelle initiative s'approchant un peu trop près de leur pré carré pourrait créer une concurrence interne les privant de ressources utiles. Ce mécanisme de la guerre de territoire consiste à passer davantage de temps à trouver des subterfuges et organiser des contre-attaques dans un esprit de guérilla, plutôt que d'accepter de tester, d'expérimenter et de co-construire dans un état d'esprit positif. Pour éviter cette situation, il est nécessaire d'aligner les attentes et les messages avec la stratégie mise en place. Une conduite du changement nécessite de la confiance et des résultats. Pour y parvenir, l'implication du top et du middle management est essentielle, avec dans certains cas, la présence de coachs ou d'experts en conduite du changement.
- Les questions culturelles : imposer des méthodes de travail innovantes avant même de préparer le terrain en interne est à la fois un vrai risque, mais souvent une garantie d’échec. Surtout que les salariés historiques ont une bonne mémoire : nombreux sont les collaborateurs et les managers qui se souviennent de toutes les tentatives historiques de transformation qui n'ont pas abouti, qu'ils ne manquent pas de ressasser à leurs nouveaux collègues. Pour y faire face, il faut créer de nouveaux endroits où les collaborateurs motivés et volontaires peuvent se réunir pour travailler sur des projets constructifs. Le but est de constituer des sous-cultures au sein d'une culture large qui seront plus perméables au changement, et qui pourront agir comme un levier démultiplicateur. C'est notamment le cas des incubateurs internes aux entreprises, des laboratoires de recherches ou des centres d'innovation ou de coworking qui sont pilotés par la direction de la transformation digitale.
- Le manque de budget : l'innovation et la transformation coûtent de l'argent. Mais leur absence en coûtera encore plus, si l'organisation n'est pas capable de s'adapter aux standards attendus, aux changements du marché et aux innovations des concurrents. La question du budget est souvent un faux obstacle et une réponse facile afin de bloquer ou ralentir un processus de transformation. Pour optimiser le budget engagé, il est essentiel d’avoir une vue à 360 degrés de son pilotage IT pour être en mesure de dégager plus facilement des axes de travail et marges de manœuvre. Pour cela, vous pouvez déployer des outils qui vous permettent en temps réel dans votre budget, du plus fin au plus macro par axe d’analyse, de visualiser l’avancement budgétaire, les tendances, les dépassements, les risques ou au contraire les poches d’optimisations. Faites-le en comparant votre budget courant avec votre budget initial pour mesurer les écarts et vous concentrer sur les points importants. Parmi les questions clés à se poser, on peut citer :
- Toutes filiales confondues, quels sont les principaux postes de dépense ? Quels postes budgétaires semblent redondants ?
- Quelles applications ou quels logiciels pèsent le plus en coûts de licence, dépenses de TMA ou mises à jour lourdes à envisager ?
- À quel moment intervient la reconduction d’un contrat qui pourrait être challengé ou renégocié ?
- Quelles sont les dépenses immobilisées que l'on peut basculer dans le cloud pour faire bouger le ratio Opex/Capex ?
- Le manque de profils experts : une ETI n'a pas toujours les moyens de recruter tous les profils spécifiques à une DSI. C'est pourquoi il est intéressant d'auditer les manques et de les compenser par des solutions tiers. C'est notamment le cas des questions de cybersécurité et du SOC. Non seulement ces outils traditionnels ne sont plus aussi efficaces, mais ils peuvent même contribuer à un faux sentiment de sécurité, laissant vos salariés relâcher leur attention en cas de tentative de phishing par exemple, car se croyant protégés. Cette réalité souligne la nécessité pour les ETI d'adopter une approche plus globale et dynamique de la cybersécurité, capable de s'adapter aux menaces en constante évolution. Le recours à un SOC opérant 24/7 devient un impératif, non plus comme une option mais comme une composante centrale de la stratégie de sécurité.
NextGen SOC
La surveillance en temps réel de votre Système d'Information Découvrir NextGen SOCLancez des projets pilotes pour innover dès maintenant
Cette approche permet de tester les nouvelles technologies à petite échelle avant de procéder à un déploiement à grande échelle. Cela offre plusieurs avantages, notamment la réduction des risques, des coûts plus maîtrisés, et la possibilité d'ajuster les stratégies en fonction des résultats obtenus. En expérimentant à petite échelle, les ETI peuvent identifier les défis techniques, opérationnels et stratégiques avant qu'ils ne deviennent des obstacles majeurs. Cela permet également de collecter des retours d'expérience directement des utilisateurs finaux et de mieux comprendre comment une solution peut être optimisée pour répondre à leurs besoins spécifiques.
Prenons l'exemple du déploiement d'un réseau privé 5G. Plutôt que de l'implémenter immédiatement dans tous les entrepôts, l'entreprise pourrait sélectionner un seul site non critique pour débuter. Ce site pilote servirait à tester la fiabilité du réseau, son intégration avec les systèmes existants, et à évaluer les gains potentiels de productivité ou de performance avant d'envisager une expansion plus large. Pour bien réussir son projet pilote, il est important de suivre les étapes clés :
- Sélection du site et des technologies : choisir un site qui représente bien les opérations typiques, mais qui, en cas de problème, n'affectera pas l'ensemble des opérations. Déterminer quelles technologies spécifiques (par exemple : capteurs IoT, réalité augmentée, automatisation robotisée) seront intégrées pour tester des cas d'usage spécifiques.
- Formation et implication des équipes : s'assurer que les équipes locales sont formées et impliquées dans le projet pilote. Leur engagement est crucial pour adapter la solution aux réalités opérationnelles et pour collecter des retours pertinents.
- Analyse et ajustement : mettre en place des mécanismes pour mesurer les performances et l'impact du projet pilote par rapport aux objectifs fixés. Utiliser ces données pour ajuster la technologie et les processus avant un déploiement plus large.
- Planification du déploiement à grande échelle : préparer un plan de déploiement progressif basé sur les succès et les leçons apprises du pilote. Ce plan devrait inclure des étapes claires, des critères de succès pour chaque phase, et des points de contrôle pour évaluer si l'expansion continue est justifiée.
Accompagnez vos équipes dirigeantes
Pour que le DSI puisse se positionner comme un leader de l'innovation au sein de l'entreprise, il est crucial de développer une vision partagée avec les équipes dirigeantes. Cette vision doit clairement articuler comment la technologie peut non seulement soutenir, mais également propulser la stratégie commerciale globale de l'entreprise. Le rôle du DSI est alors de traduire les capacités technologiques en avantages compétitifs tangibles qui résonnent avec les objectifs de l'ensemble de la direction.
Pour réussir cette transformation, les équipes dirigeantes doivent comprendre et embrasser ces changements. Le DSI doit donc jouer un rôle clé en éduquant et en accompagnant ces leaders, en leur fournissant les connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées sur les technologies :
- Organisation de sessions de formation stratégique avec le comité de direction pour discuter des dernières tendances technologiques et de leur impact potentiel sur le marché. Ces sessions aideraient à démystifier les technologies complexes et à illustrer leur potentiel à travers des études de cas et des démonstrations. Les ETI peuvent se faire aider par des partenaires et experts qui ont un regard extérieur et une grande liberté de parole pour faire passer les bons messages.
- Participation à des conférences et des événements pour encourager les membres de la direction à explorer de nouvelles idées et collecter des informations directement depuis des leaders d'opinion.
- Mettre en place d'un comité de direction technologique : former un groupe de travail dédié au sein du comité de direction, comprenant le DSI et d'autres cadres clés, pour examiner régulièrement l'avancement des initiatives technologiques et ajuster les stratégies en conséquence. Ce travail de veille technologique est fondamental - notamment à l'ère de l'intelligence artificielle, où on assiste à un bond en avant rapide de nouvelles solutions. Étudier les tendances et se renseigner sur les innovations du moment permet de faire monter en compétences les équipes pour travailler plus efficacement et prendre les bonnes décisions.
Pour que votre ETI se développe dans un environnement en mutation rapide, adoptez une stratégie d'innovation dynamique et continue. Cette triple transformation - humaine, organisationnelle et technologique - nécessite l'impulsion de la direction générale et l'implication de la DSI. Pour que ce dernier puisse mener à bien ce projet, en parallèle de ses autres tâches, il doit être bien entouré et bien outillé. Cela nécessite des relations de confiance avec des partenaires qu'il peut solliciter (consultants, coachs, experts en accompagnement du changement), mais aussi et surtout avec des spécialistes de l'innovation numérique comme SFR Business, capable d'avoir une vision holistique sur tous les changements clés. Cybersécurité, intelligence artificielle, communications unifiées, cloud, service client, infrastructure IT… la capacité d'un fournisseur de solutions de télécommunications peut faire toute la différence pour accélérer la croissance et la transformation des ETI.
(1) https://www.francenum.gouv.fr/magazine-du-numerique/les-tpe-et-pme-sont-les-cibles-privilegiees-des-pirates-informatiques-en-2022
(2) https://www.ey.com/fr_fr/services-aux-entrepreneurs/barometre-digital-des-eti-2021
(3) https://www.cnbc.com/2024/03/03/cyber-physical-attacks-fueled-by-ai-are-a-growing-threat-experts-say.html