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Le réseau 5G, dix à vingt fois plus rapide que le meilleur des réseaux 4G actuels, pousse tous les géants des télécommunications dans le monde à se lancer dans une course à l’innovation. Si la 5G représente une rupture technologique, elle apporte aussi avec elle son lot de challenges. Explications.
Visionner en streaming une émission en réalité virtuelle, télécharger un film en très haute définition sur un smartphone en quelques secondes, prévenir immédiatement des véhicules autonomes qu’un accident vient de se produire sur la route. Voici quelques exemples de ce que pourrait permettre un réseau 5G dans quelques années. Mais avant de pouvoir en profiter, les opérateurs doivent se coordonner sur les fréquences.
C’est le nerf de la guerre de la 5G. Or, ces choix sont importants et nécessitent de constantes négociations et des arbitrages de haut niveau pour parvenir à un consensus au niveau mondial. L’objectif est simple, du moins en apparence : définir les futures normes de la 5G.
Sans rentrer dans les détails techniques, tout est question de spectre fréquentiel. Les réseaux 2G, 3G et 4G saturant l’espace disponible, les experts des télécommunications doivent trouver un « terrain » disponible. Pour la 5G, on évoque donc l’utilisation des ondes centimétriques et millimétriques qui se trouvent très haut dans le spectre global. Ce positionnement technique dispose d’un avantage considérable : la disponibilité. En revanche, s’entendre sur ce spectre ne suffira pas, car les États américains, européens et asiatiques devront ensuite s’accorder pour harmoniser les fréquences afin de simplifier le développement de la 5G. La partie est donc loin d’être gagnée.
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Si la 5G pourrait bien se développer sur ces fréquences très élevées et très disponibles, elles devront toutefois faire face à une contrainte physique concrète : la réalité du terrain. Parce que ces fréquences sont situées plus haut dans le spectre que celles utilisées aujourd’hui, elles sont également beaucoup plus facilement perturbables par la géographie et la configuration des lieux. Montagnes, vallées, forêts, immeubles de grande taille… autant de facteurs susceptibles de freiner ou d’arrêter la propagation d’un signal 5G. Sans compter les conditions climatiques comme la neige ou la pluie.
En raison de la portée de ces ondes, il sera donc nécessaire de multiplier les points de réception, les capteurs et les antennes relais. La bonne nouvelle réside dans la forme même de ces antennes, qui sont beaucoup plus compactes que celles que nous connaissons aujourd’hui, et qui pourront se dissimuler très facilement dans le mobilier urbain par exemple. La mauvaise nouvelle est que cette multiplication fait face à un risque d’acceptabilité sociale dans un contexte, encore limité, mais bien réel, de défiance envers les ondes électromagnétiques.
Un réseau mobile à l’accès quasi immédiat soulève d’autres questions liées à la sécurité des informations en ligne. En effet, selon l'agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l'information (ENISA), le réseau 5G ne résoudrait pas forcément les failles de sécurité existantes dans les réseaux mobiles 2G, 3G et 4G. De quoi remettre en question certains protocoles comme la double authentification web via SMS.
D’autre part, les services de sécurité au niveau des entreprises, mais également au niveau de l’État, vont évoluer en profondeur, poussés par les opérateurs de sécurité informatique. Un réseau rapide signifie aussi des échanges éclairs. Un blitzkrieg numérique difficile à contrôler et dont les impacts pourraient n’être connus qu’à long terme pour les victimes, entreprises, individuels, mais également machines et objets connectés. Il y a aussi des conséquences immédiates quand on évoque les futurs usages des voitures autonomes ou de la télémédecine. Personne n’a envie de voir un pirate prendre possession de votre véhicule à distance ou prendre les commandes d’un robot chirurgien.
2020 devrait marquer les premiers pas de la 5G. C’est un déploiement qui prend du temps, car il s’agit d’un saut technologique et pas d’une simple amélioration du réseau existant. Mettre d’accord les opérateurs, les fabricants et les équipementiers sur les détails du déploiement, en ajoutant les contraintes des calendriers étatiques et supranationaux comme l’Union européenne peut donc virer à la migraine.
La généralisation est, quant à elle, prévue pour 2025. Mais en attendant, les fabricants de smartphones veulent capter les early adopters le plus tôt possible. Certains terminaux compatibles avec la 5G sont attendus pour 2019, soit avant même le lancement de ces réseaux. Il faut dire que la 5G est également une grande vitrine commerciale. Pour preuve, les pays qui organisent les grands événements mondiaux comme les Jeux olympiques mettent en avant leur savoir-faire technologique pour proposer une version grandeur nature (mais limitée) d’un futur réseau 5G.
Dernier obstacle et probablement le plus important : le coût. Déployer un réseau 5G coûte très cher et sa rentabilité ne passera que par une adoption massive des utilisateurs. Or, pour y parvenir, les opérateurs téléphoniques devront proposer des tarifs attractifs, ce qui pourrait être difficile (du moins dans un premier temps) compte tenu des investissements nécessaires. La 5G redistribue les cartes et peut contribuer à faire émerger de nouveaux business-models. Pour sortir du lot, il faudra créer, produire et distribuer des expériences et des contenus uniques accessibles seulement par la 5G. Si on regarde dans le rétroviseur, l’adoption massive de la 4G a été facilitée par des applications mobiles populaires pour les utilisateurs. Des applications qui intégraient des vidéos, des éléments de réalité augmentée et des interactions que la 3G était alors incapable de fournir. La richesse du catalogue de contenu et des fonctionnalités nouvelles liées à la 5G constituent une impérieuse nécessité pour une adoption du grand public.
Comme toutes les ruptures technologiques, la 5G va faire face à des obstacles importants qui se dresseront sur son chemin. Toutefois, le changement est en cours et la dynamique qui s’installe partout dans le monde est très clair : la 5G s’imposera dans les années à venir. La question sera donc de savoir si son adoption se concentrera uniquement auprès des technophiles urbains et des grandes entreprises, ou également auprès du grand public, y compris dans les endroits plus difficiles d’accès. Derrière la question technologique se cachent donc également des enjeux sociétaux qui vont bien au-delà d’une simple question de débit.
Pierre LESCUYER
Responsable Architecture Réseau