Domitys digitalise ses résidences séniors et booste sa croissance

L'EPHAD ne serait pas l'unique solution en matière d'accompagnement des seniors. Quelle est la proposition de Domitys ?

Frédéric Walther : Bon nombre de retraités ne seront jamais dépendants. La volonté de Domitys est de leur proposer un habitat où l’on peut vieillir sereinement. Quel que soit leur âge, que ces personnes aient 80 ou 90 ans, nous leur permettons de se décharger des tracas concernant leur habitation pour continuer de profiter pleinement de la vie. Notre volonté est de faciliter leur vie de tous les jours en leur offrant sécurité et confort, mais aussi un vaste programme d’activités très diversifiées. Dans chacune de nos résidences, ce ne sont pas moins de 50 activités planifiées chaque mois, soit presque deux par journée.

À ce jour, vous disposez de 10 000 logements dans 78 résidences Domitys. La demande est si importante qu’il est compliqué de la satisfaire…

FW : Sans parler de logements Domitys à l’international, sur lesquels nous travaillons également beaucoup. Rien qu’en France, il nous faut en créer environ 20 par an. Si nous trouvons des investisseurs sans difficulté, c’est un peu différent pour les terrains. Avant toute chose, nous sommes des promoteurs construisant des résidences pour les vendre par la suite à des investisseurs individuels. Depuis 5 ans, nous les vendons aussi à des investisseurs institutionnels qui ont été séduits par le dynamisme de notre offre.

Comment développez-vous la digitalisation des résidences Domitys ?

Alexandre Wauquiez : Domitys connaît une évolution très rapide. C’est en fait assez singulier, car si la transformation digitale est au centre des conversations, elle n’est en fait finalement pas si rapide. Par rapport à la moyenne des entreprises en Europe, seulement 11 % des PME françaises ont débuté leur digitalisation. Soit deux fois moins que celle de nos voisins européens. Lorsque l’on évoque le terme digitalisation, on ne peut occulter son nerf de guerre : la fibre. Or, elle n’implique que 7 % des entreprises. Pourtant, pour Domitys, elle est très en avance sur le marché des séniors. Ce qui explique pourquoi il est essentiel pour SFR Business d’accompagner une entreprise telle que Domitys, au regard du nombre de projets que le Groupe souhaite mettre en place pour sa digitalisation.

Uniquement 7 % des entreprises sont raccordées à la Fibre Optique, alors que le réseau est disponible ? Comment cela est-il possible ?

AW : C’est en effet très surprenant, d’autant plus qu’il y a eu un énorme investissement de la part des opérateurs télécoms depuis quelques années. Sans oublier que c’est un réel enjeu économique ! Avec SFR Business, il est pourtant possible de raccorder en fibre 70 % des entreprises françaises. En 2020, ce chiffre sera de 90 %.

Frédéric Walther, vous êtes chef d’entreprise. Quel regard portez-vous sur l’importance transformation digitale des entreprises ?

FW : Vu que nous sommes positionnés sur le marché des séniors, nous ne pensions pas que notre secteur était prioritairement concerné par la transformation digitale. Pourtant, pour nous, c’est essentiel. Les attentes de nos résidents évoluent rapidement. Aujourd’hui, ils souhaitent des connexions aussi performantes que flexibles. Il est impératif de leur proposer des innovations technologiques.

Êtes-vous en train de nous dire qu’un couple de plus de 80 ans souhaite aujourd’hui du haut débit ?

FW : Mais bien sûr ! Et pour combler pleinement leurs attentes, l’ensemble de notre téléphonie est virtualisé via la technique de la voix sur IP pour que les communications transitent par Internet. Dans la même démarche, nos séniors peuvent aussi participer à des conférences interactives. Performance et sécurité sont donc des atouts essentiels et indissociables pour Domitys.

Comment allez-vous intégrer des données de confidentialité, mais aussi de sécurité ?

FW : Nous sommes en pourparlers avec les Agences Régionales de Santé sur ce point. Ces importantes installations ne peuvent se faire sans se concerter avec les autorités. La confidentialité est un élément primordial. Nous avons d’ailleurs un système de sécurité fonctionnant 24h/24. En cas d’alerte de l’un de nos résidents via sa montre connectée, nous sommes sur place dans en moins de trois minutes. Au préalable, les résidences Domitys étaient équipées d’un serveur de sécurité. Mais en cas de panne, cela posait des problèmes. À présent, nous disposons d’un serveur virtuel dans le Cloud. Ce qui signifie que la connexion Internet ne doit jamais être interrompue et donc, être opérationnelle en permanence.

La digitalisation est bien présente. Si vous ne saisissez pas les opportunités qu’elle offre, la concurrence saura le faire. 

AW : Quels que soient le domaine d’activité et le métier, les technologies évoluent sans cesse très rapidement. Il est donc important d’opérer une transformation de l’entreprise pour satisfaire les besoins et attentes des clients. Ce qui se traduit par trois notions essentielles : la disponibilité, un réseau THD (Très Haut Débit) et la cybersécurité. La transformation digitale de l’entreprise et son accompagnement doivent donc être pris en compte très vite, afin de mettre en place de nouvelles solutions.

Les séniors des logements Domitys sont de plus en plus demandeurs d’outils technologiques, tels que la Web TV et les cours en ligne que vous leur offrez. Pensez-vous leur proposer également de la télémédecine ?

FW : Oui, tout est prévu, nous sommes actuellement en phase de tests. Nous envisageons d’installer des cabines de télémédecine dans nos résidences.

Mais au niveau de la télémédecine, faut-il des réseaux très haut débit spécifiques ?

AW : Nous ne sommes qu’aux prémices de la télémédecine. Par conséquent, oui, nous avons besoin de réseaux extrêmement fiables et performants, comme la fibre. Mais la 5G est aussi nécessaire, la télémédecine suggèrant une réactivité instantanée. D’ici quelques années, deux à trois ans tout au plus, les réseaux 5G seront là. Ils vont indéniablement bousculés le monde du THD.

Frédéric Walther, depuis 4 ans, vous avez missionné un sociologue afin qu’il étudie les comportements des séniors, n’est-ce pas ?

FW : Tout à fait. Les attentes des retraités évoluant, il est important pour nous de comprendre aussi bien leurs besoins que leurs désirs. Arrivés à un certain âge, ils veulent bien vivre, mais aussi bouger. Ce sociologue est très souvent avec nos résidents et nos équipes. Ainsi, nous sommes capables d’évoluer constamment afin que le concept de notre Groupe soit au plus près des demandes de nos séniors.

Chaque génération amène une transformation, c’est bien cela ?

FW : Oui ! Notre prochain challenge sera de prendre en charge les demandes des baby-boomers. Leurs besoins diffèrent, nous ne nous adresserons pas à des personnes qui ont vécu l’après-guerre et connu l’avant-télé. C’est un réel défi pour nous.

AW : Pour Domitys, et bien d’autres entreprises, la notion de temps réel et d’évolution constante est très présente. Elles doivent donc s’appuyer sur des infrastructures performantes pour analyser les attentes de leurs clients et leur proposer des solutions simples pouvant être rapidement déployées.

FW : Nous sommes entourés de partenaires en mesure de nous offrir des solutions sur mesure complètes, mais aussi un accompagnement à long terme. Les résidences Domitys étant implantées dans de nombreuses régions du territoire, cette dispersion nécessite des partenariats dans la durée. C’est primordial pour nous. Surtout qu’en quatre années, notre Groupe a presque doublé de taille ! Notre transformation digitale doit donc être rapide et évolutive.